LE SALON DES EXPERIMENTATIONS & INNOVATIONS SOLIDAIRES #6
le 15 octobre 2021 de 9h30 à 17h à Askoria Rennes
minutes chrono pour aller à la rencontre des acteur.rices des solidarités
structures participantes venues de Bretagne et d’ailleurs
formats de rencontres possibles : ateliers, stands, tables rondes, conférences, projections et causeries
au programme du SEIS #6
Retour sur la journée du SEIS#6
proposé par la Grenouille à Grande Bouche
“Entendu au SEIS 2021“
Recueil de témoignages de participant.e.s tout au long du Salon
Ophélie, 19 ans, étudiante à Askoria Lorient (1ère année)
“Cet après-midi à 15h, je vais assister à « Quasar, à la rencontre des enfants placés », une conférence d’une heure et demi sur le placement des enfants et le parcours des enfants qui ont été placés. C’est en lien direct avec notre formation, on va travailler dans la protection de l’enfant, on va être amenés à voir ce genre de procédures et ça peut nous permettre de comprendre comment ça se passe. Dès que j’ai vu le programme, c’est vraiment ça que je voulais aller voir en premier lieu.”
Cyril Damon, 34 ans, étudiant à Askoria Rennes (1ère année)
“Ce matin au SEIS,j’ai vu la conférence « Entrepreneuriat collectif : une alternative pour développer les solidarités », qui m’a beaucoup intéressé. J’ai été agréablement surpris. Dès qu’on parle économie et social c’est un peu compliqué, et avec les explications qu’on a eues, c’était plus simple. Au niveau des stands, j’ai pas vraiment trouvé ce que je voulais. C’était beaucoup de bénévolat, et je ne suis pas contre, mais comme on est en formation, on est plutôt là pour chercher un métier, donc au niveau des prises d’adresses, c’est un peu compliqué. Par contre, l’escape game, par RDV Nomade, ça m’a bien plu.”
Fannie, 18 ans, étudiante Askoria Saint Brieuc (1ère année)
“Je suis venue au SEIS découvrir le champ du social. Moi, depuis toute petite, je veux faire famille d’accueil, et je sais que je veux travailler dans le social. J’ai préféré les causeries, comme celle sur l’emploi et l’insertion où il y avait beaucoup d’interactions, que les tables rondes où les invités parlent ensemble et se comprennent, mais nous, on ne les comprend pas forcément.”
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Meredith, 23 ans, alternante au CRIC
“Les solidarités en Bretagne, c’est pas facile d’y rentrer. Moi, en tant qu’étudiante et habitante de la ville de Rennes depuis pas mal d’années, c’était un milieu que je trouvais un peu inaccessible, parce que je trouve qu’il n’y a pas de communication sur le sujet,
faut vraiment que ça vienne de l’initiative du citoyen pour savoir ce qui existe et comment s’engager. C’est grâce à la formation que je fais que je me suis rendu compte qu’il y avait énormément d’initiatives et de solidarités, mais la plupart des citoyens de Rennes
ne sont pas au courant de tout ça. Un salon comme le SEIS
c’est hyper intéressant, mais à part au CRIC, je n’en avais pas entendu parler…”
Mathieu, 23 ans, étudiant à Askoria Saint Brieuc (1ère année)
“On est allé à la projection « Portrait de femmes ». Ce sont des portraits de femmes dans la région Bretagne qui sont marquantes par rapport à leur différence. J’ai particulièrement apprécié celui d’Anaëlle le Blevec qui est une femme « handi »., parce que le sujet des personnes en situation de handicap m’intéresse. Plus généralement c’est l’occasion de voir ce que les personnes issues du monde du travail social
peuvent nous proposer comme forum, ou comme table ronde,
des discussions, des vidéos… ça montre aussi les différents métiers
et les différentes mentalités de chacun et chacune”
Mathieu, 35 ans salarié de la fondation Familles Rurales (Côtes d’Armor)
“Au SEIS, je viens un peu chiner comme on dit, c’est un peu ma brocante associative. Les deux projections que j’ai faites ce matin je les ai trouvées intéressantes et pertinentes, une sur le féminisme et l’autre sur le pouvoir d’agir avec Tout Atout. Ça donne à voir ce qui se fait, ça montre qu’il se passe des choses. Le festival Very Bad Mother qui est dans la projection sur le féminisme, moi c’est le genre de truc, ça me fait rêver.
Que des mamans se mettent en lien, en disant « Moi, j’ai envie de faire des choses, j’ai envie d’échanger », c’est juste des gens qui se disent qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent et je trouve ça cool. Il y a beaucoup de freins dans notre société actuelle, ou on s’en met tout seul, et ces gens, ils cassent ces freins tout simplement.
Parmi les stands, la librairie coopérative du Blosne, ça me parle comme projet, même si c’est pas quelque chose qu’on a vocation, nous, à mettre en place,
mais savoir que ça existe, le jour où il y a un tilt, je saurais où aller.”
Maud, 20 ans, étudiante à Askoria Rennes (1ère année)
“Ce matin on voulait voir la projection « Portraits de femmes », mais c’était complet. La lutte contre l’inégalité homme-femme, c’est le sujet qui m’intéressait le plus, comme pour tous mes copains autour, car on en discute pas mal. C’était un peu l’occasion d’avoir un point de vue extérieur. On a envie de faire bouger la société comme on peut à notre petit niveau et, en tant que futurs travailleurs sociaux, on peut avoir un impact là-dessus. Sinon, je suis passée devant la cravate solidaire qui m’a interpellée, d’abord par son nom, et puis par son concept. J’ai envie d’y retourner cet après-midi et
de prendre le temps de discuter avec eux.”
Delphine, 55 ans, en recherche d’emploi
“Je venais chercher des choses autour de l’entreprenariat et j’ai discuté avec des structures que je connaissais déjà comme Élan Créateur et je suis aussi tombée sur des associations, comme « un petit bagage d’amour »,
une association qui collecte des affaires pour bébé, pour aider les
femmes enceintes et les bébés en grande précarité.
Je pense m’y impliquer comme bénévole.”
Aurore, 42 ans, en formation « Responsable de secteur service à la personne »
“Une journée au SEIS m’a été proposée dans le cadre de ma formation.
J’ai été à « RDV nomade » : on cherche des compétences chez la personne
par le biais de jeux, j’ai trouvé ça très ludique et très intéressant. Et c’est tellement plus facile de se rendre sur ce genre d’événements, quand on nous le propose !
Le salon montre des techniques nouvelles, une ouverture d’esprit, et donne envie de toujours aller à la recherche d’autre chose et de pas rester figé dans sa routine”.
Gaël, 50 ans, chargé de mission à l’incubateur TAg 35
“C’est important de participer au SEIS parce que c’est le moment où on rencontre ses collègues, C’est l’occasion de voir comment le monde de l’économie sociale, de la solidarité, de l’innovation sociale interagit avec son milieu et de voir les innovations qui naissent. Sur notre stand, on a eu plutôt rencontré des étudiants, mais assez âgés, 35/45 ans, plutôt des gens qui reprenaient leurs études, avec des envies de bouger.
Certains venaient avec des projets précis. L’état des solidarités en Bretagne est à l’image de tout le réseau qui s’y est construit : extrêmement tissé. Et on apporte des solutions fines parce que le tissage est fin !
Le fait qu’Askoria, comme TAg 35, soit sur l’ensemble du département, on arrive à avoir une ampleur régionale alors qu’on peut avoir des initiatives qui sont locales. Ça se passe pas du tout comme ça dans les autres régions de France, ou les structures jouent plus la concurrence, elle se font la guerre.”
Gilliane, responsable pôle Bretagne La cravate solidaire
“En fait, ce qui était le plus intéressant pour moi sur ce salon, c’est que j’ai pu découvrir d’autres structures qui sont pas du tout sur l’insertion. Notamment, on a discuté avec des gens qui travaillent sur le secteur du handicap physique et on s’est rendu compte qu’on avait nous-même des choses à faire au niveau de la structure pour être le plus inclusif possible. C’est bien pour ça d’avoir toutes les structures rassemblées au même endroit. On se rend compte que nous aussi il y a des choses qu’on pourrait mettre en place en interne et proposer les solutions les plus adaptées aux personnes qu’on accompagne. De savoir ce qui se passe autour, ça permet aussi, si besoin, de réorienter de la façon la plus pertinente possible”.
“Une journée au SEIS”
Récit sensible par la Grenouille à Grande Bouche
Huit heures du matin, les grilles du bâtiment sont encore baissées, mais déjà quelques personnes attendent devant, la tête rentrée dans le col des manteaux, en cette fraîche matinée d’octobre.
A l’intérieur, le sixième Salon des Expérimentations et Innovations Solidaires prend doucement place. Les porteuses et porteurs de projet installent leur stand, dispersés sur les trois étages de l’école Askoria. Ils sont 53 ce vendredi 15 octobre à s’être déplacés jusqu’au campus de Villejean, à Rennes. La plupart viennent de Bretagne, mais certains de beaucoup plus loin : Île-de-France, Rhône-Alpes… Associations, entreprises de l’Économie Sociale et Solidaire mais aussi le Conseil Départemental d’Ille-et-Vilaine sont présents ici pour faire découvrir leur structure aux visiteur·se·s, proposer des missions bénévoles et parfois même recruter. Le but ? Rassembler les actrices et acteurs des solidarités pour faciliter l’échange et l’émergence de projets innovants, solidaires et collaboratifs. La radio locale, Radio Laser, installe micros et casques pour une diffusion en direct de témoignages d’étudiants ou de porteurs de projets, par exemple sur leur expérience des confinements. Un étage plus bas, You.Me, qui grâce à la cuisine, favorise l’intégration sociale et professionnelle des personnes réfugiées, propose des cours de cuisine en direct. Elles auront un tel succès que toutes les places partiront en 4 minutes.
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Neuf heures et demie, le salon est ouvert, et les premier·ère·s visiteur·se·s se pressent à l’intérieur. Celles et ceux qui veulent assister à l’une des table ronde, causerie projections ou autres animations présents sur le SEIS se dépêchent de réserver leur place. « Tout est parti en quelques minutes, témoigneront de nombreux visiteurs et visiteuses. On voulait assister à la projection de Portraits de Femmes de la Saison 20/21 mais c’était complet aux séances de ce matin et de cet après-midi ! précise une étudiante. Alors là on fait un tour et on espère pouvoir aller à la table ronde de Quasar, à la rencontre des enfants placés cet après midi. » De nombreux visiteurs repartiront plus tôt que prévu après un tour rapide, frustré.es par le monde qui les aura empêché.es de faire toutes les activités proposées.
Midi, pause déjeuner, le calme retombe un peu sur le salon. Les exposant·e·s déjeunent à leur stand, en profitent pour discuter avec leurs voisin·e·s, qu’ils ont pour la plupart croisés la veille au soir, lors d’un dîner organisé pour eux. « C’était super de parler avec les visiteurs, surtout qu’on cherche des bénévoles, raconte la responsable à Rennes de la Cravate Solidaire. Mais je trouve génial d’être rassemblé au même endroit avec tous ces autres porteurs de projets. Ça donne des idées, ça permet d’échanger, de se remettre en question sur des évidences. C’est très enrichissant pour l’avancement du projet ! » Les exposant·e·s profitent de cette pause pour faire un tour en cafétéria, tenue par les étudiant·e·s d’Askoria Rennes, proposant des boissons chaudes et froides, des gâteaux maisons et des fruits.
Dans l’après-midi, le hall principal s’emplit et se vide au rythme des différentes conférences. Plus calme, plus enclin à la discussion, exposant.es et visiteur·se·s peuvent échanger à propos des sujets qui les intéressent, et qui les ont attirés aujourd’hui. Beaucoup d’étudiant·e·s, une grande partie d’Askoria, ont eu la possibilité de venir grâce à l’école, qui leur a banalisé la journée exprès. Si certain·e·s de ces futurs travailleurs et travailleuses sociaux ont déjà une idée précise de ce qu’ils veulent faire, tous repartiront avec des pistes de réflexions, des surprises, des découvertes. « Je ne pensais pas que ça existait, une librairie coopérative ! S’étonnent deux étudiants devant l’Etabli des mots. C’est inspirant, ça donne des idées à garder pour plus tard. » D’autres profils déambulent au milieu des tables recouvertes de flyers, affiches, livres ou mêmes jeux de sociétés. Parmi eux, des porteur·se·s de projets dans d’autres régions qui cherchent à se faire aiguiller, des personnes en reconversion professionnelle en quête d’inspiration, des retraité·e·s qui proposent de leur temps en échange de bénévolat. « J’ai découvert le festival Very Bad Mother lors d’une projection, relate un porteur de projet, et en sortant je me suis dit qu’il y avait vraiment des gens qui n’avaient pas peur de se lancer, qu’à partir d’une réflexion, ils allaient monter un projet. Et ça m’inspire pour moi aussi, proposer des choses ».
Dix-sept heures, fin de la journée, la dernière conférence se termine et laisse partir le flux de spectateurs et spectatrices. Les exposant·e·s replient leur stand, fatigué·e·s d’un discours répété tout au long de la journée, mais satisfait·e·s de ce que ces rencontres leur ont apporté. Se balader entre les stands au SEIS d’Askoria, c’est retrouver de l’espoir, quand parfois on peut le perdre de vue, sur l’état des solidarités en Bretagne, et même en France. Même si, rappelle un membre de TAg35, « Ce qu’on a en Ille-et-Vilaine, c’est presqu’unique en France. Au lieu de se faire la guerre, tous les acteurs des solidarités travaillent et avancent ensemble. » C’est y voir des personnes qui s’impliquent, ou qui en ont envie, pour faire avancer de nombreux sujets, de la lutte contre l’exclusion sociale à la question du féminisme à l’école, en passant par la création de plans de ville accessibles à toutes et tous. C’est entendre des discours inspirants de la part de celles et ceux qui se sont lancé·e·s, pour qui, faire en sorte que personne ne soit laissé de côté est une priorité, une nécessité. Mais aussi de la part des futurs travailleur·euse·s sociaux, qui à peine leurs études commencées, témoignent déjà de leur volonté de faire un métier qui a du sens.