Cêhapi
Texte intégral du podcast
Cêhapi est un tiers-lieu d’échange, de coopération et de solidarité en pays de Brocéliande.
Cêhapi, créateur de liens, rassemble une quarantaine de femmes et d’hommes qui contribuent, à leur manière, aux petits et grands défis pour aujourd’hui et pour demain. Cêhapi veut donner la possibilité à chacun de « pouvoir agir » à son niveau, de « changer de regard » sur les sujets de société, et de « participer » à la vie locale en s’appuyant sur l’échange, le fait de se rendre service, le partage, la mutualisation de moyens et services, le bénévolat….
Cêhapi propose depuis 5 ans des actions festives et de solidarité, qui développent ainsi un état d’esprit positif et des nouveaux modes d’agir. Pour aller plus loin et pour essaimer davantage, il s’agit à présent de créer un lieu dédié qui fait référence localement, un tiers-lieu pour échanger, apprendre, innover, partager, fabriquer, travailler « ensemble ».
Une série de podcasts diffusés sur les ondes de la Corlab en avril 2021.
Episode 1
Direction Montfort sur Meu : à une trentaine de kilomètres à l’Ouest de Rennes. Réputée pour son charme médiéval, la commune se veut moderne et en lien avec son temps. L’association Céhapi veut mettre sur pied un tiers lieu ! Rencontre lors d’une réunion de travail
Générique : L’économie autrement, le rendez-vous quotidien de l’économie sociale et solidaire en Bretagne.
Journaliste : Je vais être super terre-à-terre par rapport à tout ça, mais vous avez abordé le tiers-lieu éphémère avec le groupe et vous avez envisagé une action particulière ?
Nausica Mak : En fait, Jean-Louis, professionnellement, avait expérimenté une forme qui s’appelle la “goguette”.
Journaliste : Ah oui il nous en a parlé !
Nausica Mak : Qui s’appuie sur ce que c’est que la goguette historiquement, ce lieu d’expression. Ça me faisait penser à Hide Park, où en fait, les personnes peuvent se mettre sur des petits tabourets pour témoigner du fait qu’elles ont quelque chose à dire. Donc tant qu’elles restent sur le tabouret, en fait elles gardent la parole. Et il y a des gens qui peuvent s’arrêter pour écouter ou juste passer leur chemin. Je m’appelle Nausica Mak. Je fais partie du groupe de l’association Cêhapi et qui englobe également un projet de tiers-lieu sur Montfort-sur Meu.
Thomas Ernoult : Bonjour, je m’appelle Thomas Ernoult. J’ai rejoint le tiers-lieu fin 2019, tiers-lieu de l’association Cêhapi.
Journaliste : Nausica, qu’est-ce qu’on entend d’abord par tiers-lieu, et est-ce que vous êtes tous d’accord au sein de Cêhapi, sur ce qu’est un tiers-lieu?
Nausika Mak : (rire) Après, il y a des définitions de tiers-lieux en fait, qui ne sont pas tout à fait la maison, pas tout à fait le travail, c’est un peu les deux un fait. Donc, c’est un endroit où on peut se retrouver et où on peut faire toutes sortes d’activités, où on peut rencontrer du monde, échanger. Surtout, c’est un lieu d’échanges, un lieu qui crée du lien social.
Journaliste : Thomas, est-ce que vous voulez rajouter quelque chose?
Thomas Ernoult : Je suis tout à fait en accord. Effectivement, un tiers-lieu, ça peut porter énormément de choses. Beaucoup, beaucoup d’activités. Et c’est là où, justement, le but, c’est de ne pas se perdre. Et effectivement, de cibler les bonnes activités qui vont pouvoir être portées dans une communauté.
Journaliste : Rapidement, en quelques mots, qu’est-ce qu’on va trouver dans ce tiers-lieu?
Thomas Ernoult : Alors dans ce tiers-lieu, on va pouvoir trouver de l’art et de la culture. On va pouvoir trouver une partie mobilité. On va pouvoir trouver tout ce qui est autour de l’écologie, avec du zéro déchet, du Repair Café. Également autour de l’écologie et du partage, on a mené des actions du type “troc de plantes”, nettoyage de ville, et de rivières.
Journaliste : C’est vaste : vous arrivez à vous y retrouver dans tout ça?
Thomas Ernoult : Oui, oui. L’équipe joue un grand rôle là-dedans. Chacun prend, selon ses préférences, plus ou moins des actions. Et du coup, effectivement, c’est un travail qui fait que chacun s’engage et chacun mène son projet, pilote son petit projet.
Générique : Ce reportage a été réalisé par la Corlab. Retrouvez-le en podcast sur Corlab.org .
Episode 2
Créer un espace de rencontres, d’échanges, d’idées autour des cultures, des arts, de l’économie circulaire ou des mobilités : c’est la volonté de l’association Céhapi. Une volonté freinée par la crise de la Covid 19 ! Mais Nausica Mak, Thomas Ernoult et tous les autres ont de la ressource.
Générique : L’économie autrement, le rendez vous quotidien de l’économie sociale et solidaire en Bretagne.
Nausica Mak : On était quatre samedi. On s’est réuni chez Jean-Louis. J’avais proposé qu’on apporte chacun un objet qui signifiait notre rapport sensible à l’art. Sensible dans tous les sens du terme. Et même sans ce support-là, il y a des conversations qui se sont engagées directement sur le jumelage entre Montfort-sur-Meu et l’Allemagne, puisque une de nos membres a apporté de quoi faire du vin chaud qui venait de Nuremberg. Donc on est parti directement sur ces logiques d’échanges culturels-là, et ce que ça apportait, comment ça pouvait ouvrir l’esprit, permettre de voir les choses différemment.
Journaliste : Les gens qui composent ce collectif pour monter ce lieu, ce sont des gens qui faisaient des choses dans leur coin et qui se rassemblent pour mettre tout en commun?
Nausica Mak : Moi, je trouve oui, qu’on est assez porté par une même envie globale qui est de créer un lieu, où on peut se retrouver, convivial, qui toucherait à différents domaines, qui aurait vraiment vocation à faire avancer les choses. Porté par un fond écologique, je pense. On a tous envie d’apporter sa pierre à l’édifice. Et c’est comment construire ensemble en fait, un projet en local et s’inscrire vraiment, s’ancrer vraiment sur le territoire.
Journaliste : Des belles idées qui ont pris un petit peu de retard, on l’imagine, du fait de la situation que vous avez traversée. Mais qui continuent de se mettre en place. Vous avez envisagé les choses autrement, suite à la crise sanitaire, Thomas ?
Thomas Ernoult : Oui, effectivement. Le premier objectif, on ne va pas se le cacher, c’était de trouver un lieu, un lieu qui rassemble. Effectivement le rassemblement, ce n’est pas tellement d’actualité. Donc on continue toujours à prospecter bien-sûr, pour un lieu, puisque effectivement, un jour, ça s’arrêtera et on souhaite vraiment voir ce projet aboutir dans un lieu. Aujourd’hui, on essaie de transformer les choses différemment, de pouvoir créer des lieux éphémères, par exemple. Du coup, non pas d’avoir un seul lieu où on mène toutes les actions simultanément. Mais de pouvoir les mener au cours de l’année. Là, on essaie d’avoir une place, notamment juste à côté du marché bio le samedi matin, pour pouvoir effectivement, chaque samedi, proposer une activité autour de différents thèmes.
Journaliste : Et vous, Nausica, l’économie circulaire : vous avez imaginé des formes? Vous avez dû les revoir également en fonction du contexte sanitaire? Cela a bousculé un petit peu les plans de toute l’équipe?
Nausica Mak : Moi, je pense qu’on a réussi à s’adapter. C’est vrai que c’est un peu compliqué parce qu’on n’arrive pas à se voir en physique. Mais voilà, on arrive à s’organiser autour de visios. On a créé des commissions sur différents thèmes, donc comme ça, on crée des équipes. Chaque équipe avance sur différents thèmes et s’organise à sa manière. Donc, je sais qu’il y a des équipes qui se réunissent par visio toutes les deux semaines, par exemple. Et puis, chacun fait aussi, selon son son temps disponible, son temps libre. C’est ouvert.
Journaliste : C’est une première étape également importante ? Vous parliez de ce lieu physique que vous ne pouvez pas trouver compte-tenu des conditions sanitaires. Le fait de mettre en place des solutions plus éphémères, c’est une forme de rodage aussi pour tester vos idées, vos projets?
Thomas Ernoult : Oui, tout à fait. Parce que ça va permettre effectivement de les proposer à la population montfortaise. De voir ce qui marche, ce qui ne marche pas. Et effectivement d’être beaucoup plus prêt le jour où ce lieu va arriver et pour démarrer l’ensemble des activités. Oui, c’est effectivement, comme vous l’avez dit, un rodage.
Générique : Ce reportage a été réalisé par la Corlab. Retrouvez le podcast sur Corlab.org
Episode 3
Dans l’impossibilité d’ouvrir un tiers-lieu physique, les membres de l’association Céhapi vont créer des temps éphémères, le samedi matin, sur le marché de Montfort sur Meu. Illustration autour de l’économie circulaire et le groupe de travail animé par Nausica Mak.
Générique : L’économie autrement, le rendez-vous quotidien de l’économie sociale et solidaire en Bretagne.
Extrait de conversation : Donc il voulait proposer ça, en tenant un petit peu la main quelque part – entre guillemets, car avec les conditions sanitaires c’est compliqué… métaphoriquement je veux dire (rires) – aux personnes pour qu’elles s’autorisent à s’exprimer.
Nausica Mak : L’économie circulaire, autrement dit, ce serait comment tendre vers une économie plus vertueuse ? C’est favoriser des activités qui ont le moins d’impact carbone possible et qui demandent le moins de ressources, qui font appel au moins de ressources possibles aussi. Donc à Montfort, chacun a sa manière. Et c’est de tendre vers l’économie circulaire. Moi, par exemple, j’ai décidé de me reconvertir. J’ai ouvert une épicerie vrac à Montfort, et ce, afin justement d’apporter une solution aux Montfortais. Qu’on puisse avoir le choix de consommer autrement.
Journaliste : Quel type d’action vous allez pouvoir mener le samedi matin, sur les marchés?
Nausica Mak : Alors sur le thème de l’économie circulaire, on a pensé axer sur le zéro déchet. Avec, par exemple, une sensibilisation sur le zéro déchet. Comment ? Quels types d’actions on peut mener pour passer au zéro déchet? Ça peut être un atelier de compost. Comment faire son compost chez soi ou créer un compost de quartier, par exemple. Des ateliers Do it yourself : donc des ateliers où on apprend à faire soi-même toutes sortes d’objets : ça peut être des produits d’entretien comme de la couture. C’est assez vaste. Il pourrait y avoir un stand de troc, par exemple. Je pense au troc d’objets, mais pas que ! De services aussi. Il pourrait y avoir un endroit où il y aurait une proposition d’objets de seconde main. Et puis également un atelier de réparation. Et puis des stands de sensibilisation, de proposition de consommation alimentaire, par exemple, alternative. Je pense, par exemple, des produits fermiers. Une mise en avant des produits locaux. Voilà : comment manger autrement.
Journaliste : Vous allez vous appuyer sur d’autres partenaires, des associations qui travaillent déjà, Nausica?
Nausica Mak : Oui. Du coup, on a contacté pas mal d’autres associations. On est en train de tisser vraiment des partenariats au fur et à mesure. Il y en a certains qui sont solides et qui sont confirmés. Il y en a d’autres qui sont en cours. Mais l’idée, c’est de pouvoir montrer, au travers de différents samedis durant le marché, tous les sujets, toutes les activités que pourrait offrir le tiers-lieu aux Montfortais.
Journaliste : Rendez-vous donc au marché de Montfort-sur-Meu, les samedis matins. Vous savez quand vous allez démarrer?
Nausica Mak : Il me semble que c’est en avril. Fin mars, début avril.
Thomas Ernoult : Oui, on est encore en train de demander les autorisations. C’est un projet qui est en train de se co-construire avec la municipalité. Du coup, ça demande effectivement de l’organisation, des accords et ensuite, chaque collectif pourra monter son stand un samedi matin et avancer sur différents thèmes.
Journaliste : Vous avez hâte d’y être, Nausica, sur les marchés ?
Nausica Mak : Oui !
Thomas Ernoult : Et puis surtout après une année, effectivement, un petit peu off… pouvoir travailler sur du concret, on a vraiment hâte.
Générique : Ce reportage a été réalisé par la Corlab. Retrouvez-le en podcast sur Corlab.org.
Episode 4
En Ille-et-Vilaine, le projet de tiers lieu de l’association Céhapi se veut pluridisciplinaire ; après l’économie circulaire, voyons comment les bénévoles travaillent sur les questions de mobilité avec Thomas Ernoult.
Générique : L’économie autrement, le rendez-vous quotidien de l’économie sociale et solidaire en Bretagne.
Nausica Mak : (Extrait de conversation) Tiens, regarde, elle l’a mis. Si c’est ça, “Eurêka : vente de vélo” avec Eureka emploi-service. Et projet de la municipalité, sinon.
Thomas Ernoult : Les enjeux mobilité sont multiples et on va s’appuyer d’ailleurs sur les actions de la municipalité. On le voit bien dans notre commune, effectivement, les axes vélo sont en train de se développer, que ce soit vers Bréteil, vers Iffendic, vers Talensac. Donc après, la mobilité, ça peut prendre plusieurs formes effectivement. On a justement toujours, dans le cas du tiers-lieu éphémère, la possibilité de faire du repair vélo, un atelier de vente de vélos d’occasion également. Et on envisage aussi, justement, de pouvoir faire découvrir tous ces chemins cyclables à des gens qui auraient envie de se mettre au vélo, mais qui n’osent pas pour l’instant, et qui auraient besoin d’être portés par un groupe. L’idée, c’est de leur faire découvrir tous ces sentiers, tout ce qui existe autour de Montfort-sur-Meu, et qu’ils n’ont pas encore eu l’occasion de découvrir.
Journaliste : C’est le sens du collectif avant tout : faire ensemble, plutôt que ne rien faire seul ?
Thomas Ernoult : C’est ça, tout à fait. L’idée, c’est de montrer qu’en fait, il y a de la solidarité au sein de la commune. Il y a des gens qui sont prêts à faire du faire ensemble.
Journaliste : On évoquait aussi l’économie circulaire un peu plus tôt. On voit que les projets de ce tiers-lieu sont transversaux. La mobilité, ça résonne fort avec l’économie circulaire : entre la réparation de vélos, la vente de vélos d’occasion.
Thomas Ernoult : C’est totalement dans l’esprit de l’économie sociale et solidaire et de l’économie circulaire. Chacun, effectivement, peut vendre son ancien vélo, racheter un vélo d’occasion. En fait, on se rend compte que, justement, l’ensemble des projets, finalement, se recoupent et sont issus de la même volonté puisque en faisant ça, on est aussi sur le zéro déchet. On est aussi sur la réutilisation, la seconde main. Et on est complètement dans cette problématique d’économie circulaire.
Journaliste : Et là encore, quelles solutions vous avez trouvées pour parer à la crise? On imagine très bien un atelier de réparation de vélos ou de vente de vélos. Quand on n’a pas de lieu, qu’est-ce qu’on propose à la place?
Thomas Ernoult : On propose un stand monté à la journée pour pouvoir présenter, offrir cette possibilité à la population montfortaise.
Journaliste : Et là, pour cet atelier autour de vélos, ce stand : quand est-ce que vous vous projetez?
Thomas Ernoult : Justement, ce stand serait certainement le premier. Donc là, on est sur de la fin mars, début avril. On croise les doigts pour qu’effectivement, ça voit le jour.
Journaliste : Et toujours, donc, au marché de Montfort-sur-Meu, le samedi matin?
Thomas Ernoult : Toujours au marché de Montfort-sur-Meu, le samedi matin !
Journaliste : Préparez vos vélos et venez rencontrer l’association Cêhapi et ce tiers-lieu pour l’instant éphémère, qui verra le jour ensuite! Simplement pour l’après, justement, si on se projette un peu, vous allez avoir pas mal d’espace au sein de ce tiers-lieu. Ça demande combien de mètres carrés, pour créer le lieu de vos rêves?
Thomas Ernoult : Oh là ! Beaucoup, beaucoup ! (rires) On a envisagé plusieurs formules. Maintenant, l’idée, c’est aussi de s’adapter à ce qu’on nous offre. On ne va pas se le cacher, on est sur un lieu de plusieurs centaines de mètres carrés. Mais l’idée, c’est d’avoir des espaces qui puissent être relativement amovibles. Qu’on puisse se transformer en atelier de réparation, un atelier couture. L’idée, c’est de pouvoir, chaque jour, amener son activité et bénéficier ensemble d’un lieu pour le faire ensemble.
Générique : Ce reportage a été réalisé par la Corlab. Retrouvez-le en podcast sur Corlab.org
Episode 5
Ecologie, énergie, économie, mobilité, les champs d’action du futur tiers lieu de l’association Céhapi à Montfort sur Meu sont vastes et les arts et cultures n’échappent pas à la volonté de la quarantaine de bénévoles mobilisés !
Générique : L’économie autrement, le rendez-vous quotidien de l’économie sociale et solidaire en Bretagne.
Gaëlle Roussel : Le samedi, en parallèle du marché, sur l’espace municipal que tu décrivais tout à l’heure, on pourrait aussi faire des ateliers d’écriture ou de co-créativité, en tout cas, d’une manière ou d’une autre.
Gaëlle Roussel, je fais partie de l’association Cêhapi, en lien avec la création du projet du tiers-lieu depuis la fin 2019. Je faisais partie d’une association qui s’implantait sur le territoire, une association portant différentes actions culturelles et j’ai fait la rencontre de Cêhapi. Du coup, j’ai plutôt porté mon énergie et l’envie de proposer des actions culturelles sur le territoire par le biais du tiers-lieu en fait.
Journaliste : Parce que ça rejoint votre vision des choses : la culture doit rencontrer d’autres mondes pour exister ?
Gaëlle Roussel : Oui, effectivement, cette logique de mixité et d’inclusion correspondait tout à fait à ce que je souhaitais retrouver et rencontrer sur le territoire ou proposer.
Journaliste : Aujourd’hui ce qui se fait partout dans toutes les communes de France, c’est souvent une association pour le théâtre, une autre pour la danse, une autre pour la musique également. Pour vous, c’est le monde d’avant, ça? Et il faut passer à autre chose aujourd’hui?
Gaëlle Roussel : Non, pas forcément en fait. Beaucoup de choses peuvent coexister sur un même territoire. On est généralement d’ailleurs très attentif, dans le cadre de ce tiers-lieu, à essayer de recenser ce qui existe pour ne pas venir en concurrence, mais bien en complémentarité.
Journaliste : Là aussi, ça a été freiné et la culture peut-être encore plus que d’autres secteurs. Ça a été freiné par cette crise sanitaire. Quelles solutions vous envisagez à court terme pour mettre en route la machine, en quelque sorte ?
Gaëlle Roussel : Des réunions ateliers, qui sont mensuelles. Donc le groupe s’est constitué l’année passée et nous avons eu une première réunion plus opérationnelle début janvier. Et on a eu une réunion samedi dernier, une réunion de type atelier où on a fait ensemble, pratiqué ensemble, échangé ensemble, dans une logique où cet accès aux arts et aux cultures serait aussi important à mettre en œuvre que l’accès à d’autres ressources qui peuvent paraître plus essentielles. Et un lieu convivial, ouvert, dans lequel il y aurait d’autres actions qui seraient menées, par exemple simultanément, permettrait à des personnes qui ne sont pas venues pour, par exemple, participer à un café philo, un atelier d’écriture, un atelier d’arts plastiques, quoi que ce soit qui soit en train de se passer… puisse s’y intéresser, y participer et peut être y prendre goût et se dire qu’il reviendra bien une prochaine fois. Non pas pour l’atelier cuisine ou vélo pour lequel il ou elle était venue, mais pour une de ces actions artistiques ou culturelles. Que nos offres puissent susciter l’envie. Et que les personnes qui ont des projets particuliers puissent venir échanger avec nous et qu’on puisse peut-être participer à les promouvoir aussi, comme je le disais, que ce soit dans une logique amatrice ou dans une logique professionnelle.
Journaliste : Et ce que vous défendez finalement avec la création de ce tiers-lieu, c’est que la curiosité n’est pas un vilain défaut?
Gaëlle Roussel : (Rire) C’est juste ! Que cette curiosité-là puisse servir de levier pour différentes personnes et sur différentes perspectives. Et que, peut-être aussi, elle nous incite à ouvrir un peu ce que l’on considère comme étant de l’art ou de la culture. Mais on peut imaginer, par exemple, qu’il y ait des espaces de co-working dans ce tiers-lieu et que peut-être des cultures professionnelles puissent s’y exprimer aussi. Et que cela puisse se tisser avec un atelier culturel, artistique qui soit présent en même temps. Pourquoi pas?
Générique : Ce reportage a été réalisé par la Corlab, retrouvez-le en podcast sur Corlab.org.